Expert en Hydraulique Agricole

oiseauLe jeune ingénieur des Ponts et Chaussées Henri Maux, est affecté en 1927, au corps des Travaux publics d’Indochine et nommé à Phnom Penh, capitale du royaume du Cambodge, alors protectorat. Pendant cinq ans, il va vivre dans ce pays – où tout reste à faire – une aventure extraordinaire pour un jeune ingénieur en début de carrière.

Devenu à 29 ans, ingénieur en chef pour le territoire, il supervise, outre diverses créations de routes, de ponts et de barrages, la construction du premier chemin de fer, la ligne de Phnom-Penh à Battambang.

Ses tournées en voiture, à cheval ou à dos d’éléphant, l’attachent définitivement à son métier. Et toute sa vie, il gardera un attachement particulier pour la civilisation khmère, dont il prend soin d’étudier l’histoire et la langue, entre deux tournées. Ainsi, devenu très familier du site d’Angkor, il collabore de près aux travaux des grands conservateurs de l’Ecole française d’Extrême-Orient.

Il se sent vraiment utile, chargé d’un travail qui améliore sans conteste le sort de ce peuple, qui vit une pause heureuse dans son histoire troublée. Puis il prend son congé réglementaire en métropole, et ne revient en Indochine qu’en 1932.

Son affectation le conduit alors en Cochinchine. Pendant près de trois ans, il est chargé du programme des Grands Travaux qui vont révolutionner l’Hydraulique agricole, c’est à dire la culture du riz.

L’élan que son service donne à l’organisation et au développement de la région du Transbassac (dont la superficie égale six départements français) dépasse toutes les espérances. Le volume des terres draguées, au long de trois mille kilomètres de canaux, équivaut à celui du canal de Suez.

Désormais, les deux tiers du riz, exporté par la Cochinchine, viennent de cette région, où l’on envisage même de faire une rotation de cultures plus variées que le riz. Bref, c’est une expérience gigantesque, à mettre au crédit de Maux, devenu un expert reconnu en matière d’Hydraulique agricole.

Pendant ce séjour en Cochinchine, il se rend compte à quel point il déteste l’esprit colonial, qui règne en Indochine. Partisan convaincu d’une politique d’association, il voudrait voir l’élite annamite prendre sa place dans la vie économique du pays. Or cette opinion semble bien minoritaire! De plus la situation troublée qui règne en métropole conduit les autorités coloniales non plus à créer, mais à administrer.
Cette réticence à l’égard de la politique menée en Indochine, fait que Maux ne souhaite plus consacrer sa vie entière à ce territoire. C’est pourquoi, pendant son congé métropolitain d’un an – à Paris en 1936 – il cherche à trouver une autre voie et va postuler pour une mission en Chine, sous l’égide de la SDN.

  • Article de Maux : « Note sur les canaux mixtes de la Basse Cochinchine » janvier 1937, paru dans le Bulletin de l’association internationale permanente des Congrès de Navigation.
  • Conférence de Maux « L’Hydraulique agricole en Indochine » le 15 février 1944, à la Ligue maritime et coloniale française, reprise à la Sorbonne quelques semaines plus tard.
  • Communication de A. Maux-Robert, à l’Académie des Sciences d’Outre Mer, le 21 novembre 2003 « La politique des Grands Travaux en Indochine en 1930 : Les Travaux publics au Cambodge et l’Hydraulique agricole en Cochinchine »